Missions particulières

mercredi 16 août 2017
par  SUD Éduc

La qualité de l’enseignement et l’investissement des personnels au delà des obligations de service a un coût. La dernière réforme des langues a déjà servi comme prétexte pour supprimer l’heure de coordonnateur dans les langues « secondaires », transférant cette responsabilité aux expatriés et sans que l’on sache exactement si de telles fonctions font partie du « package », du « lot » (pour préserver la francophonie et éviter le néo- colonialisme linguistique), de leur ordre de mission. L’opacité dans ce domaine, ne profite qu’à nos employeurs, qui pourront toujours se targuer de vouloir « limiter » la charge de travail des personnels résidents, « collaborateurs » lorsque l’on a besoin d’optimiser leur temps de travail, « simples exécutants » lorsque l’on a envie de faire passer en force certaines directives à grand renfort « d’obligation de loyauté », « d’horaires globalisés », de « travail en équipe » de « référents pédagogiques » ou « de rayonnement ».
Qu’un-e enseignant-e d’allemand coordonne l’ensemble des langues vivantes, pourquoi pas, mais cela reviendrait à estimer que le Français n’est pas une langue vivante dans les établissements à l’étranger ou que le-a coordonnat-eur-rice de mathématiques pourrait tout autant avoir une vision objective des spécificités de l’ensemble des matières scientifiques. Ce qui semble aberrant dans cette hypothèse est pourtant devenu la norme dans les matières littéraires.
Une étude récente a souligné que les collègues résident-e-s, voire loc-aux-ales, s’investissent tout autant dans des projets pédagogiques complexes et de grande envergure, en toute discrétion, le plus souvent sans contre partie financière, ni indemnités spécifiques, ni perspective de carrière. Leur engagement est purement professionnel et leur motivation principale reste l’éducation des jeunes dont elles et ils ont la charge et la responsabilité, la solidarité professionnelle avec les collègues loc-aux-ales ou leur envie d’échapper à la monotonie d’un métier qui pourrait prendre des allures d’ algorithmes destinés à obtenir des résultats optimums avec une programmation minimaliste qui s’auto- régulerait en fonction des profils des établissements.
Ces indemnités pour missions particulières, si elles existent, sont rarement évoquées. Souvent passées sous silence de par leur complexité, voire leur opacité d’attribution, laissée à l’appréciation des supérieurs administratifs et pédagogiques, elles rendent difficile toute réclamation ou contestation. Or, si ces missions particulières sont remplies sans que quiconque en évoque la possibilité de se voir rétribuer un temps de vie consacré à maintenir « l’esprit maison » et « le rayonnement » (alors que cela reste un des critères de l’engagement professionnel), quel intérêt pour l’employeur de les rappeler aux salarié-e-s ?
Voici la circulaire AEFE sur les modalités d’application. Il ne s’agit pas de réclamer des privilèges, mais d’informer sur les conditions d’ application des textes nationaux en vigueur. Il semblerait également juste de rappeler qu’ils sont, la plupart du temps, à notre désavantage. La médecine préventive, la non reconnaissance comme maladie professionnelle de certains endémies, les notions de résidence principale ou fiscale, les critères de « pays en guerre » pour bénéficier d’une augmentation de l’ISVL ne sont que des exemples parmi tant d’autres. Comme au temps des gouverneurs, loin de la métropole, certains textes sont parfois appliqués en fonction de l’interprétation de certain-e-s de nos supérieur-e-s dont un des rôles « officiels » pourrait être aussi d’ encourager, d’épauler et de rétablir un équilibre engament- compensation, mis à mal par nos différents statuts.


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