Contestation et négociations au sujet des territoires occupés dans l’océan Indien

mercredi 19 juin 2019
par  SUD Éduc

Les Chagossiens, ces créoles déportés de leur archipel en 1971, ont remporté en février dernier une victoire juridique décisive face au gouvernement britannique. Après quoi, le 22 mai 2019, l’ONU a adopté une résolution qui rebat les cartes des revendications postcoloniales dans l’océan Indien. La France est concernée à de nombreux titres.
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L’épineuse question des îles Éparses pourrait donc être réglée dans l’année ? Le 29 mai 2019, le président Emmanuel Macron s’est engagé à solder avant un an le contentieux qui oppose la France et Madagascar au sujet de ces atolls coralliens, répartis dans l’océan Indien autour de la Grande Île.

Depuis le palais de l’Élysée, à Paris, dans une déclaration commune avec le président malgache Andry Rajoelina, le chef de l’État français a affirmé qu’une commission d’experts des deux pays allait trouver « une solution de développement commun dans la zone économique actuelle », avant la fin de l’année 2020.

Dans l’océan Indien, les observateurs et la presse malgache parlent déjà de « gestion commune » et de « restitution » des territoires par l’ancienne puissance colonisatrice. Le sujet est pourtant sur la table depuis 1973. L’ONU est saisie de la question de ces îlots revendiqués par Madagascar depuis 1979 : Juan de Nova, Bassas de India, Europa, Tromelin et Glorieuses sont administrés par Paris depuis 1896, année de la colonisation de Madagascar.

Les îles Éparses représentent une zone économique exclusive sur une énorme surface maritime. © Creative commons - Wikimedia Les îles Éparses représentent une zone économique exclusive sur une énorme surface maritime. © Creative commons - Wikimedia

Malgré l’accession de cette dernière à l’indépendance, en 1960, la France n’a jamais cessé d’exercer sa souveraineté sur les atolls, grâce à des bases scientifiques et surtout une occupation militaire régulière. La Zone économique exclusive (Zee) des Terres australes et antarctiques françaises (Taaf) est supérieure à la superficie de l’Hexagone. De plus, les Éparses sont réputées abriter dans leurs eaux de très importantes réserves d’hydrocarbures en sus de fonds marins préservés, d’une biodiversité tropicale exceptionnelle et des ressources halieutiques colossales de la zone sud-ouest de l’océan Indien.

À en croire le président français et son homologue malgache, une solution rapide est à portée de main. Cela dit, le calendrier établi pour annoncer la mise sur pied de la commission binationale d’experts ne doit rien au hasard.