Dans le Haut-Rhin, le coronavirus se propage aussi à cause de la fracture numérique

mercredi 25 mars 2020
par  SUD Éduc

Alors que le ministère de l’Éducation nationale appelle chacun à poursuivre l’école à distance, certaines familles sont dépourvues d’ordinateur et/ou d’imprimante chez elles. Dans le Haut-Rhin, beaucoup ont donc décidé de s’entraider en se faisant passer des documents... ce qui a propagé le coronavirus.

Elle dénonce une situation « ubuesque », et une pression scolaire qui pourrait mener au drame. Florence Claudepierre, présidente de la fédération de parents d’élèves FCPE du Haut-Rhin, raconte mardi à Europe 1 comment, dans les familles défavorisées qui ne possèdent pas tous les outils numériques chez elles, le coronavirus s’est propagé à cause de l’injonction à poursuivre les cours scolaires à distance. Obligées de récupérer ou distribuer physiquement des documents, des parents et des enseignants se sont infectés.

Une « entraide » qui a propagé la maladie

« La semaine dernière, coûte que coûte, les enseignants, en faisant preuve de volonté, et les parents, se sont échangé des papiers, des documents, donné rendez-vous », détaille Florence Claudepierre. Parfois, c’est un parent qui s’est dévoué pour se déplacer jusqu’à l’école récupérer des feuilles de cours, avant de les distribuer aux autres parents d’élèves. Ces gens « se sont entraidés entre famille » et, ce faisant, ont propagé le coronavirus.

« Maintenant, on a des enseignants, des parents, des personnels périscolaires qui sont malades », tonne Florence Claudepierre. « Certains sont à l’hôpital en réanimation. » Pour elle, c’est la pression mise sur la « continuité pédagogique » qui a engendré une telle situation. « Les parents de lycéens, dont les enfants vont donc passer les épreuves, sont extrêmement stressés », alors que la date du baccalauréat n’a, pour l’instant, pas été reportée.

« Pas de continuité pédagogique à ce prix-là »

« Ce n’est pas possible », tranche l’élue de la FCPE. « C’est irresponsable de demander une continuité pédagogique à ce prix-là. Cela part de bons sentiments mais ce n’est pas ça le plus urgent aujourd’hui. Le plus urgent, c’est que ces enfants aient encore des parents et des enseignants lorsqu’ils retourneront en classe. »