École de la « confiance », école de la répression COMMUNIQUE de SUD ÉDUCATION 43

mercredi 22 mai 2019
par  SUD Éduc

Faites- nous confiance, on sait comment vous réprimer !

Nous tenons à dénoncer les différentes interventions policières, les menaces et les pressions exercées à l’encontre des lycéen-ne-s du réseau lycéen-ne-s 43 dans l’enceinte du lycée Charles et Adrien Dupuy au Puy en Velay :

Le 7 février, un débat sur Parcoursup, la réforme du lycée.... organisé dans le lycée par le collectif des établissements en lutte (Sud, CGT, FSU, Réseau 43 Lycéen-ne-s, non syndiqué-e-s, parents) a été empêché par le chef d’établissement avec une première intervention de la police armée. Depuis ce sont les mobilisations lycéen-ne-s et les revendications légitimes des élèves qui n’entendent que répression policière, menaces et pression. Ainsi, suite à un blocage sans violence et sans tension un jeune extérieur au lycée, ancien élève et frère d’une élève venu apporter son soutien et sa solidarité aux élèves, a été interpellé dans l’établissement par la police à la demande du chef d’établissement. Il a passé 6 heures en garde à vue. Une plainte a été déposée pour intrusion dans un établissement public sans autorisation et il est convoqué au tribunal en septembre. En soutien, des élèves et des personnels ont signé une pétition demandant le retrait de cette plainte. Des élèves de manière symbolique ont bloqué le bâtiment administratif, le seul dialogue avec la direction restant la lecture du Code de l’Éducation ou du règlement intérieur. Depuis, la surenchère répressive se poursuit : présence des RG dans le lycée venant interroger et menacer les porte-parole lycéens, pression sur les parents, menaces d’exclusion. A ce jour, le bâtiment administratif est même fermé et protégé par deux agents de sécurité du rectorat.

« L’école de la confiance » révèle vite sa véritable nature : alors qu’aucune violence, qu’aucune réelle perturbation du lycée n’ a pu être constatée, la seule réponse à ceux et celles qui ne sont pas dociles est bien de la répression policière, de la peur et de la menace. Mais au delà de l’exemple du lycée Charles et Adrien Dupuy nous sommes, à une échelle plus réduite, dans la même configuration punitive de l’État qui use et abuse d’une répression de plus en plus violente pour écraser tous ceux et celles qui entendent contester l’ordre politique ou social par un militantisme immédiatement criminalisé.

Ainsi nous tenons à dénoncer :

les interventions policières dans le lycée et la démesure et la violence des sanctions ;
la criminalisation de nos élèves en les réduisant à des délinquants, voire des terroristes par des amalgames avec les faits divers ;
l’autoritarisme, la soumission face à toutes formes de contestation dans une école censée favoriser l’esprit critique...
Nous demandons :
le retrait de la plainte
l’arrêt des sanctions et des menaces
la possibilité de véritable débat sans contrôle et sans appel à la police.