Grève du 5 décembre : forte mobilisation, des écoles, collèges et lycées de Paris fermés

dimanche 24 novembre 2019
par  SUD Éduc

La grève nationale du jeudi 5 décembre 2019 contre la réforme des retraites conduira à la fermeture de nombreux établissements scolaires de Paris, des écoles aux lycées.Grève du 5 décembre : forte mobilisation, des écoles, collèges et lycées de Paris fermés
La grève nationale du jeudi 5 décembre 2019 contre la réforme des retraites conduira à la fermeture de nombreux établissements scolaires de Paris, des écoles aux lycées.

La fonction publique est appelée à la grève, jeudi 5 décembre 2019, contre la réforme des retraites du gouvernement. Une journée qui se prépare dès novembre, dans les écoles, collèges et lycées de Paris. Des fermetures sont à prévoir. Le mouvement s’annonce « très suivi », disent à actu Paris les syndicats, certains étant surpris de voir « autant de non-syndiqués jamais grévistes » se mobiliser.

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Déjà 45 écoles annoncées fermées

Dire qu’une grève sera suivie deux semaines avant est toujours risqué, les syndicats le savent et restent prudents. « Nous avons cette impression que ce sera très suivi dans les écoles », avance la fédération parisienne du Syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs des écoles (Snuipp), »Nous sommes dans le temps de mobilisation », explique Élisabeth Kutas, déléguée syndicale :

Nous faisons le tour des écoles pour décrypter expliquer les conséquences de la réforme. Il ne s’agit pas seulement d’agiter le chiffon rouge.

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Un tour fructueux, selon les remontées du terrain : « Nous sommes au début, mais la mobilisation sera forte. » Dans un document rempli par des instituteurs « syndiqués ou non » que nous avons consulté, la liste des établissements mobilisés s’allonge. Jeudi, sur 58 écoles maternelles et primaires inscrites, 45 s’annoncent fermées dans les IIIe, IXe, XIIe, XIIIe, XVIIIe, XIXe et XXe arrondissements.

Pour la quinzaine restante, le taux de grévistes prévu oscille entre 75 et 92%. Ces chiffres seront à confirmer 48 heures avant le début de la grève, les 600 écoles maternelles et élémentaires étant soumises au service minimum. Lequel est assuré par les non-grévistes et les agents de la Ville, financés sur les retenues de salaires imposées aux grévistes. Contactée, la Ville de Paris n’a pas répondu.

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Dans les collèges et lycées, « ça va être bien suivi »

Les collèges et lycées ne sont pas, eux, soumis au service minimum et n’ont donc pas à se déclarer grévistes à l’avance. Ce qui ne permet pas d’avoir de prévision solide du nombre de professeurs mobilisés. Mais là aussi, « ça va être bien suivi, certains vont faire grève alors qu’ils ne le font pas d’habitude », relève Yann Stoïkovitch, du Syndicat national des enseignants du second degré.

Collèges, lycées, prépas le @SNESPARIS organise des réunions d’informatios sur le projet de retraites par points pour mieux le combattre !#Retraites#greve5decembre#5decembre#TousEnsemble pic.twitter.com/fJXSCi0hFl

SNES-PARIS (@SNESPARIS) November 21, 2019

Un professeur de lycée parisien sera dans ce cas, gréviste pour la dernière fois lors de la contestation du CPE, en décembre 2004 :

Avec la réforme, je risque de perdre environ 400 euros de retraite par mois alors que nos salaires sont gelés. On nous demande d’être les fers de lance de la République et on nous sucre des droits… Je ne peux plus !

Chez les enseignants, la réforme s’annonce violente : « Nous sommes les grands perdants, s’il prennent en compte les 25 dernières années au lieu des six derniers mois. La baisse sera de 300 euros minimum et certains perdront jusqu’à 600 euros », estime Yann Stoïkovitch. De quoi être prêt à perdre « environ 120 euros » pour un fonctionnaire payé 2 500 euros en faisant grève une journée.

Une journée, ou plus ? Pour l’instant, les préavis déposés ne tiennent que pour la journée du 5. Ils ne sont pas illimités comme ceux de la RATP ou de la SNCF, où « zéro métro et zéro RER » sont annoncés à partir du 5 décembre. Mais certains établissements pourraient embrayer sur une grève plus longue : « Ça dépend des lycées, le mouvement pourra être plus dur là où il y a de gros problèmes. »

Dans les écoles du premier degré, les enseignants prêts à la grève sont pour l’heure minoritaires à déclarer vouloir reconduire l’action.

De son côté, l’Académie de Paris se refuse à commenter ces prévisions. D’abord parce qu’il est « un peu tôt » pour faire une estimation et surtout parce que le rectorat « ne donne jamais d’indication sur le taux prévisionnel de grévistes ». Réponse le 5 décembre.