La réanimation pédiatrique s’épuise à l’AP-HP

dimanche 22 décembre 2019
par  SUD Éduc

À l’hôpital Trousseau, à Paris, les soignants sont contraints de fermer des lits face au déficit d’effectifs infirmiers. Un protocole strict qui débouche parfois sur le transfert d’enfants fragiles hors d’Ile-de-France.

Le bébé est mort. Il avait 3 mois. Une bronchiolite à laquelle s’est greffée une bactérie tueuse l’a emporté. Même la médecine la plus pointue n’a pu le sauver. La lourde porte de sa chambre est fermée. Son prénom écrit au feutre rouge est toujours affiché sur la pancarte au mur. Ils sont nombreux en cette période, les cas de bronchiolite qui mènent en réanimation pédiatrique. Si la plupart ne restent que le temps d’une assistance respiratoire, d’autres cas, plus rares, se compliquent. La porte de la chambre s’ouvre. Un autre patient va arriver dans la nuit. Il faut nettoyer les murs du sol au plafond. Un autre prénom remplacera le précédent. Et alors, en cette nuit de novembre, il ne restera plus de place en réanimation à l’hôpital Trousseau, dans le XIIe arrondissement de Paris. Un lit est fermé en raison du manque d’infirmiers. Il faudra refuser des malades.

Défaillances cardiaques ou respiratoires, malformations à la naissance… dans les 18 chambres du service, beaucoup d’enfants dépendent de machines pour vivre. A leur chevet, des infirmiers formés à des techniques de pointe. En raison de la lourdeur des soins, un décret limite le quota de patients à trois par infirmier. Lorsqu’il manque un professionnel, un lit doit être fermé pour ne pas mettre les autres malades en danger. Et quand des soignants ne peuvent être présents dans les cinq autres réanimations pédiatriques d’Ile-de-France, il faut aller voir ailleurs.