Les réfugiés de la guerre d’Espagne arrivent en France

samedi 6 février 2016
par  SUD Éduc

En 1930, trois cent cinquante mille espagnols travaillaient en France, surtout dans le Midi. Béziers est ainsi une vieille ville espagnole. Mais cette immigration faisait souvent l’aller-retour, tournait comme une noria.

Depuis le début de la guerre civile en 1936 et la prise du Pays Basque, la France avait aussi vu arriver quelques dizaines de milliers de réfugiés.

L’évènement de février 1939 est d’une autre ampleur. La Catalogne républicaine, à son tour, a cédé. Un afflux inouï de personnes sur un tout petit segment de territoire. Une pression bien plus forte que celle que connaissent aujourd’hui les frontières européennes.

L’opinion était mal disposée à comprendre. Depuis l’installation de la « Grande Crise », elle s’était facilement habituée à assister au renvoi, dans leurs pays, de travailleurs immigrés surnuméraires : les Polonais ont ainsi été nombreux à être chassés des mines du Nord. À contre-courant du climat économique, arrivaient les réfugiés politiques du nazisme… Une conférence s’était tenue sur leur sort, à Evian, l’été 1938. Les quatre ou cinq pays d’Europe qui pouvaient se prévaloir d’une tradition d’asile avaient refusé de fixer des quotas d’accueil, laissant ce soin, éventuellement, à l’Amérique latine. Leur justification, aux uns et aux autres ? L’opinion, chauffée à blanc par la presse d’extrême-droite, ne l’aurait pas accepté.

Et voilà, soudain, que l’effondrement des républicains espagnols provoquait une vague énorme. La France s’était abstenue de soutenir militairement ceux qui étaient maintenant vaincus. Et il fallait, sans préparation, à la pire saison, faire face à l’urgence absolue.