Nécrologie : Notre camarade de longue date , Yves Yardin ,l’Insurgé, nous a quittés à 68 ans ,à la veille d’un déconfinement trop longtemps attendu après un confinement imposé par un « Etat d’urgence sanitaire » aux relents fascisants ,disait-il.

mercredi 13 mai 2020
par  SUD Éduc

HOMMAGE A YVES
« En combattant pour la Commune
Il savait que la terre est Une,
Qu’on ne doit pas la diviser,
Que la nature est une source
Et le capital une bourse
Où tous ont le droit de puiser.

Il revendique la machine
Et ne veut plus courber l’échine
Sous la vapeur en action,
Puisque l’Exploiteur à main rude
Fait instrument de servitude
De l’outil de rédemption.
Contre la classe patronale
Il fait la guerre sociale
Dont on ne verra pas la fin
Tant qu’un seul pourra, sur la sphère,
Devenir riche sans rien faire,
Tant qu’un travailleur aura faim ! »
(extrait de « l’Insurgé » de Eugène Pottier)

Yves est mort dans la nuit du 10 au 11 mai d’une embolie pulmonaire fulgurante dans l ’ambulance qui le conduisait à l’hôpital. « Fulgurant », un des adjectifs le mieux adapté à sa pensée, à son fonctionnement, à son action. Fulgurant, mais toujours dans la maitrise, dans le contrôle. Yves est venu à l’engagement politique et libertaire par le biais de l’écologie. Jeune étudiant
en maths, il se passionnait pour la faune et la flore, en Bretagne, puis l’Ardèche, sa terre d’adoption. Devant le désastre écologique il a très tôt pris conscience de la responsabilité criminelle de l’économie capitaliste et du productivisme sans limite. Il a bientôt mesuré le sens de la « convergence des luttes » .
Prof des maths brillant, apprécié de tous, il s’est très vite engagé dans l’action syndicale mais on ne « commande » pas à l’Insurgé qui ne pouvait supporter ni autorité autoritariste, ni hiérarchie, ni bureaucratie et c’est tout naturellement qu’il a trouvé sa place dans Sud/Solidaire à partir de 2003 où il a été trésorier et secrétaire sans jamais oublier que toute parole
dans le groupe avait la même valeur.
Mais Yves n’était pas seulement prof de maths, syndicaliste. C’était un homme aux talents multiples. Y2, comme il aimait parfois signer facétieusement, était aussi plombier, électricien, informaticien …il n’y avait pas de problèmes, que des solutions avec lui.

Ses talents, il aimait les mettre au service des autres, la famille, les camarades , les collègues, les voisins , quiconque ne pouvait se dépatouiller et ne pouvait se payer des services de pros.
Car la solidarité était une de ses valeurs fortes.
Ainsi, toute sa vie, il s’est impliqué dans des associations qui pouvait paraitre éclectiques :
défense de la nature, anti-nucléaire, ping pong, spéléo, « Amis de la Commune de Paris », etc…il se disait misanthrope et croyait tellement en l’humain .
Ces dernières semaines lui ont été très pénibles, il dénonçait cette « propagande » sur la dangerosité d’un virus, dont disait-il les seuls « buts étaient politiques et économiques. »L’état d’Urgence Sanitaire », le « nous sommes en guerre »de Macron, ont permis de briser des droits des travailleurs-euses gagnés lors de longues luttes, d’imposer des « ordonnances », des
contrôles policiers, des fichages, etc.. Yves était profondément anti-militariste, anti-flics, anti-Etat qui ont pour seul rôle de protéger les biens des possédants. Il pensait que les systèmes économiques capitalistes voulaient en finir une fois pour toute avec les acquis du CNR pour satisfaire les boursicoteurs et asservir les masses laborieuses .
Mais il attendait avec impatience l’effondrement général d’où pourrait enfin émerger une société nouvelle, juste , équitable, respectueuse des êtres et de l’environnement.
Son impatience fut fulgurante, nous reprenons le flambeau qu’il nous tend . Yves n’avait pas peur de la mort.
Chantons avec lui un de ses titres préférés « A las barricadas » de Utgé Royo . !
Son corps sera incinéré le 22 mai à Avrainville, pensons à lui et vivons sa détermination !!

Voici quelques unes des chansons qu’Yves aimait le plus écouter
« L’Insurgé » Eugène Pottier
« Sans la nommer » Moustaki
« A las barricades » Utgé Royo
« La chanson de Craonne »
« Hécatombe au marché de Brives la Gaillarde » Brassens