Parcours avenir

NOR : MENE1514295A arrêté du 1-7-2015 - J.O. du 7-7-2015 MENESR - DGESCO A1-4
mardi 1er septembre 2015
par  SUD Éduc

Article 1 - Le parcours individuel, d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel prévu par l’article L. 331-7 du code de l’éducation prend l’appellation « parcours Avenir ». Ce parcours doit permettre à chaque élève de comprendre le monde économique et professionnel, de connaître la diversité des métiers et des formations, de développer son sens de l’engagement et de l’initiative et d’élaborer son projet d’orientation scolaire et professionnelle.

Le référentiel de ce parcours est annexé au présent arrêté.

Article 2 - Ce parcours est mis en place pour chaque élève de la classe de sixième à la classe de terminale.

Pendant la scolarité obligatoire, les connaissances et compétences acquises par les élèves dans le cadre de ce parcours sont prises en compte pour la validation de l’acquisition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture défini à l’article D. 122-1 du code de l’éducation.

Au lycée, l’évaluation des acquis des élèves est prise en compte dans leur livret scolaire, après avis du conseil de classe.

Article 3 - Les dispositions du présent arrêté prennent effet à compter de la rentrée scolaire 2015.

Article 4 - La directrice générale de l’enseignement scolaire est chargée de l’exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait le 1er juillet 2015

La ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche
Najat Vallaud-Belkacem

Annexe

1. Préambule

Le monde du travail est un monde en évolution permanente et l’obligation d’innovation en est devenue une composante importante. Dans ce contexte, les caractéristiques de la vie professionnelle de demain seront d’exercer des fonctions variées et de changer de domaines d’activités ou de métiers. Dans cette situation de mutation, il convient de permettre à chacun de repérer, anticiper et participer à ces évolutions, de développer son niveau de qualification et de connaissances et éventuellement de réorienter son projet professionnel tout au long de sa vie comme le précise la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale.

L’élève doit donc être doté d’outils d’information et acquérir des connaissances et des compétences qui lui permettent de comprendre l’environnement socio-économique proche, mais aussi un environnement plus éloigné, pour s’y projeter et se préparer à en devenir plus tard un acteur. À ces fins, un parcours qui s’adresse à tous les élèves du second degré de l’enseignement scolaire de la classe de sixième de collège à la classe de terminale du lycée général, technologique et professionnel, est institué par la loi du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République : parcours Avenir. Pour que ce parcours prenne tout son sens et participe à la culture commune, sa construction doit mobiliser les équipes éducatives des établissements, en lien avec les collectivités territoriales, les parents, ainsi que les partenaires extérieurs en charge d’éducation populaire, culturelle, sportive, environnementale, citoyenne et les représentants du monde économique et professionnel.

2. Contexte

Trop d’élèves sortent aujourd’hui de notre système scolaire sans qualification. Cette situation met à mal la promesse républicaine d’une école de la réussite de tous.

C’est pourquoi le Gouvernement s’est résolument engagé à former chaque élève pour qu’il puisse éclairer ses choix d’orientation, préparer son insertion professionnelle et gérer au mieux les différentes transitions, auxquelles il aura à faire face tout au long de sa vie. Il s’est engagé par ailleurs à encourager la diversification des parcours d’orientation des filles et des garçons et à favoriser la mixité des filières de formation et des métiers.

Cette ambition s’inscrit dans le contexte européen qui donne une place importante à l’orientation tout au long de la vie avec la Résolution « Mieux inclure l’orientation tout au long de la vie dans les stratégies d’éducation et de formation tout au long de la vie », adoptée le 21 novembre 2008.

Celle-ci recommande notamment aux États membres de « favoriser l’acquisition de la capacité à s’orienter tout au long de la vie ».

Une nouvelle dynamique est engagée avec plusieurs mesures prises en application des deux lois précitées.

3. Enjeux et principes du parcours

Le parcours doit être conçu comme une ouverture culturelle, en articulation avec les contenus disciplinaires, permettant un enrichissement des représentations des métiers et des formations pour tous les élèves quel que soit leur projet d’orientation.

Ce parcours se fonde sur l’acquisition de compétences et de connaissances relatives au monde économique, social et professionnel, dans le cadre des enseignements disciplinaires et des formes spécifiques d’enseignements diversifiés, tels l’accompagnement personnalisé au collège et au lycée, ou les enseignements pratiques interdisciplinaires au collège ou encore les périodes de formation en milieu professionnel dans la voie professionnelle.

L’ancrage dans les enseignements doit permettre à l’élève, d’acquérir les compétences et connaissances suffisantes pour se projeter dans l’avenir et faire des choix d’orientation raisonnés et éclairés.

Les enjeux du parcours :

- une meilleure compréhension du monde économique et professionnel, des métiers et des formations pour éclairer les choix d’orientation de chaque élève ;

- un accompagnement renforcé des élèves et de leurs familles, notamment celles qui sont les plus éloignées de la culture scolaire, par les équipes éducatives en matière d’orientation tout au long du parcours scolaire ;

- une plus grande ambition professionnelle et sociale fondant le projet d’études et d’insertion de l’élève et passant par l’acquisition de diplômes et de qualifications ;

- une amélioration de la réussite scolaire grâce à une prise de conscience des enjeux d’une orientation réfléchie et choisie, dégagée des stéréotypes sociaux et de genre ;

- une réelle réversibilité des choix de l’élève et, par conséquent, la mise en œuvre des conditions qui lui permettent d’ajuster sa trajectoire dans le cadre des procédures d’orientation, de dispositifs innovants et de passerelles ;

- une représentation équilibrée des filles et des garçons, des femmes et des hommes au sein des filières de formation et des métiers.

Le parcours est un processus guidé et progressif qui offre à chacun la possibilité, par la découverte et l’expérimentation, de mobiliser, développer et renforcer ses compétences. Il doit contribuer à ouvrir le champ des possibles professionnels en favorisant la connaissance des formations dans l’enseignement supérieur et la recherche, y compris à l’étranger, ainsi que la familiarisation avec le monde économique. Il se déroule tout au long de la scolarité du second degré de l’enseignement scolaire dans la perspective d’études supérieures et d’insertion professionnelle.

Il repose sur plusieurs principes :

- il est ancré dans les enseignements ;

- il est fondé sur un principe d’égal accès de tous les élèves à une culture citoyenne, économique et professionnelle, acquise via les cinq domaines du socle commun de connaissances, de compétences et de culture ;

- il développe l’acquisition de connaissances et des compétences à entreprendre, au sens notamment de découvrir, choisir, créer, agir et mettre en œuvre ;

- il tient compte du développement psychologique social et cognitif du jeune, et prend appui sur ses expériences personnelles qui serviront à la construction de son projet ; il prend en compte les besoins particuliers notamment des jeunes en situation de handicap ;

- il associe étroitement les familles tout au long du parcours scolaire de leur enfant ;

- il articule à la fois une dimension collective (projets collectifs), une dimension individuelle (élaborer son propre parcours, le formaliser, pour être capable de...) et propose des situations d’apprentissage actives ;

- il concerne tous les niveaux de qualification.

4. Les objectifs du parcours

Pour l’élève, la mise en œuvre du parcours poursuit trois objectifs :

- lui permettre de découvrir le monde économique et professionnel ;

- lui permettre de développer son sens de l’engagement et de l’initiative ;

- lui permettre d’élaborer son projet d’orientation, scolaire et professionnelle.

Au collège

Au collège, le parcours Avenir s’adresse à tous les élèves de la classe de sixième à la classe de troisième, y compris lorsqu’ils suivent une scolarité en section d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa) ou dans une unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis). Il vise l’acquisition de connaissances et de compétences destinées à favoriser une participation constructive à la future vie sociale et professionnelle du jeune collégien. Ce parcours contribue à donner du sens et à valoriser le contenu des apprentissages en favorisant le lien entre ces derniers et les démarches de découverte du monde socio-économique proposées aux élèves par les équipes éducatives.

Le parcours Avenir doit permettre à l’élève de développer son ambition sociale et scolaire et de construire son projet de formation et d’orientation en découvrant les principes et la diversité du monde économique, social et professionnel en constante évolution. L’élève s’informe des possibilités de formation et des voies d’accès aux divers champs professionnels qui s’offrent à lui après le collège. Le parcours organise la découverte par l’élève de la complexité de toute activité professionnelle, des savoirs et de l’expérience qu’elle requiert. Il doit favoriser l’engagement dans un projet individuel ou collectif en suscitant la créativité.

Au lycée

Au lycée d’enseignement général et technologique et au lycée d’enseignement professionnel, l’objectif du parcours Avenir est d’aider les élèves à construire un parcours de formation et d’orientation cohérent intégrant la préparation de l’après-bac, permettant ainsi aux élèves des trois voies de formation de réviser, d’affiner et de conforter les choix d’études - y compris par la voie de l’apprentissage - et les projets professionnels.

Dans la continuité du travail effectué en collège, il s’agit de combiner pour chaque niveau, les trois objectifs du parcours : la découverte du monde économique et professionnel, le développement de l’esprit d’initiative et de création, la formulation du choix d’orientation notamment dans le cadre de l’orientation active.

Si les enseignements disciplinaires y concourent, le parcours Avenir trouve naturellement sa place dans l’accompagnement personnalisé, dont l’un des objectifs est de favoriser la maîtrise par l’élève de son parcours d’orientation et dans les enseignements d’exploration en classe de seconde générale et technologique.

Le conseil des délégués pour la vie lycéenne (CVL) peut être consulté quant à l’application du parcours Avenir.

Objectif 1 : Permettre à l’élève de découvrir le monde économique et professionnel

L’accès à une culture commune requiert des connaissances partagées du monde et de l’activité humaine. Ainsi, toutes les disciplines participent à la compréhension de l’environnement socio-économique pour aider les élèves à s’orienter tout au long de la vie.

Ce premier objectif consiste à permettre aux élèves de comprendre le monde économique et professionnel dans toute sa diversité, en s’appuyant sur les disciplines scolaires qui leur en apportent une grille de lecture. Les enseignants utiliseront les contenus d’enseignement de leurs disciplines et/ou des travaux transdisciplinaires pour développer cette culture commune.

La déclinaison de ce premier objectif doit montrer :

- comment les femmes et les hommes se sont appuyés sur les atouts de leur environnement économique et géographique pour transformer le monde social dans lequel ils évoluent ;

- que la société repose sur des liens entre individus qui génèrent des activités très larges de production et de service regroupées sous le nom de métier au sein d’organisations humaines spécifiques comme par exemple les entreprises ou les services publics.

Le parcours permet de comprendre :

- le rôle que les sociétés humaines jouent par leur action sur la transformation de leurs milieux de vie et sur la gestion des ressources mises à leur disposition ;

- les logiques territoriales qui ont progressivement organisé le monde social et économique où les individus vivent et travaillent ensemble, en les examinant à partir du collège, du lycée, du quartier, de la ville, du bassin de vie et d’emploi, de la région, etc. ;

- les activités professionnelles qui ont soutenu ces logiques et permettent le développement de l’activité humaine dans un environnement économique et professionnel urbanisé, mondialisé et globalisé ;

- quelques notions clés du droit du travail ;

- la question des discriminations dans le monde économique et professionnel ;

- la place des innovations dans la vie économique et sociale ;

- que le travail peut être une source d’épanouissement personnel, de réalisation de soi et d’intégration sociale ;

- les enjeux de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Objectif 2 : Développer chez l’élève le sens de l’engagement et de l’initiative

Dans le cadre de ce parcours, le sens de l’engagement et de l’initiative consiste à passer de l’idée aux actes, à tester les voies possibles pour réussir, à exercer un retour sur les processus mis en jeu et à les mettre en mots. Il s’agit de faire reconnaître la démarche d’essai/erreur comme constitutive du processus d’acquisition, qui induit expérimentation et tâtonnements et de permettre aux élèves, dans le cadre d’un processus créatif, d’expérimenter pour construire et mettre en œuvre des projets. Cette compétence travaillée dans le parcours doit permettre aux élèves d’observer, de réfléchir, d’agir et de décider face aux tâches qu’ils auront à réaliser dans leurs activités de connaissance du monde économique et professionnel et dans leurs choix d’orientation.

Les ressources à mobiliser impliquent des connaissances spécifiques acquises dans le cadre de l’objectif 1 (découverte du monde économique et professionnel), que les élèves doivent mettre en œuvre dans le cadre de cet objectif.

La réalisation de cet objectif s’appuie sur l’utilisation efficace d’outils variés (langages, méthodes, guides, outils et espaces numériques, etc.), adaptés et opérationnels dans les situations proposées.

Objectif 3 : Permettre à l’élève d’élaborer son projet d’orientation scolaire et professionnelle

Le parcours mobilise des connaissances et des compétences acquises par l’élève (voir objectifs 1 et 2) dans la préparation de son projet d’orientation scolaire et professionnelle. À cette occasion, la participation des familles est recherchée afin qu’elles contribuent à la construction du parcours et puissent être impliquées dans les choix d’orientation de leurs enfants.

En s’appuyant sur les démarches proposées dans le tableau joint, il s’agira pour l’élève de :

- découvrir les métiers, les activités professionnelles afférentes, les filières de formation et les voies d’accès à la qualification à tous les niveaux et sous toutes leurs formes, notamment via l’apprentissage ;

- prendre conscience et dépasser les stéréotypes sociaux ou de sexe et faire évoluer ses représentations liées aux métiers et aux formations ;

- d’élaborer progressivement son projet d’orientation.

Deux conditions sont nécessaires pour accompagner au mieux l’élève dans la construction de son projet d’orientation scolaire et professionnelle :

un accès structuré et progressif à l’information pour mieux appréhender toutes les facettes d’un métier. L’élève devra disposer de différents types d’informations : une description du métier, une présentation des missions inhérentes au poste du professionnel, une description des activités telles que le professionnel les assure en situation. Au-delà de ces informations, les élèves pourront mobiliser d’autres ressources via notamment les échanges, les expériences, les témoignages, les rencontres avec les professionnels qui leur permettront de connaître les métiers et leurs conditions d’exercice.

Ainsi, le parcours permettra à l’élève d’accéder à des registres de connaissances de niveaux différents :

- un registre informatif (chercher et choisir les informations, en identifier la nature, enquêter, recueillir des documents, se constituer une base informative, réfléchir au contenu du document) ;

- un registre compréhensif (identifier, répertorier, comprendre et comparer les différents éléments propres à l’exercice d’un métier, confronter des documents contradictoires) ;

- un registre constructif (formaliser, structurer, argumenter, être capable de conceptualiser pour construire, transférer et utiliser ces savoirs dans des activités d’apprentissage ou d’orientation).

la mise en place de temps forts, au collège comme au lycée, pour valoriser l’acquisition de ces registres de connaissances et permettre à l’élève de rendre explicites les éléments de réflexion sur ses choix d’orientation. Dans le prolongement de la journée de découverte du monde professionnel mise en place par chaque établissement (lettre aux recteurs d’académie d’octobre 2014), ils pourront prendre les formes suivantes :

- des projets collectifs, mis en œuvre au collège comme au lycée, notamment dans le cadre de partenariats avec le monde économique et professionnel développés par l’établissement, dès la classe de 6e. Leur objectif est de favoriser des expériences partagées de découverte de l’environnement des élèves. Un objet d’étude est déterminé collectivement. Cet objet peut prendre des formes diverses : enquête de type journalistique, reportage, présentation d’une activité, d’une organisation, mini-entreprise. Une attention sera portée à la mixité pour éviter la reproduction des rôles traditionnels entre filles et garçons ;

- un temps d’individualisation progressif au collège, dont le point d’orgue est la séquence d’observation de la classe de 3e. Celle-ci devra être préparée et exploitée dans le cadre du parcours. Afin d’apporter une plus grande souplesse aux entreprises et aux organisations qui accueillent les élèves de collège, il est souhaitable de fixer la période de cette séquence d’observation en concertation avec les établissements du bassin. Sa durée est de 5 jours ;

- des périodes d’immersion en entreprise (ou autres organisations) au lycée, afin d’approfondir la connaissance du monde professionnel, des secteurs d’activité ou de métiers, dans le cadre des PFMP dans la voie professionnelle ou de périodes d’observation, conformément aux dispositions de l’article L. 332-3-1 du code l’éducation, dans les voies générale et technologique.

5. Instances et acteurs impliqués dans la mise en œuvre du parcours

La réussite du projet repose sur la capacité à mobiliser un ensemble d’acteurs et de ressources pour sa mise en œuvre.

Il devra être formalisé et être porté auprès des différentes instances de l’établissement, notamment devant les conseils d’enseignement, le conseil pédagogique et le conseil d’administration.

5.1 Le suivi de l’élève par la mobilisation des différents acteurs au sein de l’établissement

Le suivi d’un élève est assuré collectivement par l’équipe éducative :

le chef d’établissement et son équipe s’appuient sur le milieu économique et professionnel de proximité et sur la documentation disponible, en particulier les ressources audiovisuelles et numériques. Le chef d’établissement joue un rôle essentiel. Il impulse et veille à la mise en œuvre du parcours en déclinant de façon opérationnelle les différentes étapes et actions à chaque niveau scolaire ;
le professeur principal assure le suivi du parcours de l’élève en lien étroit avec les familles, l’équipe pédagogique, le conseiller d’orientation-psychologue (COP) et le service médico-social. Chargé d’animer l’équipe pédagogique de la classe, il organise des échanges avec la famille et l’équipe éducative, il favorise le concours des différentes disciplines au projet ;
les professeurs mettent en œuvre le parcours dans leurs enseignements, conformément au projet d’établissement ; le professeur documentaliste veille à la sélection et à la diffusion de l’information dans l’établissement (documentation, auto documentation, séances d’informations, rencontres...) et contribue à son appropriation par les élèves (apprentissage de la recherche des sources notamment via Internet). Il mobilise toutes les ressources pertinentes dont celles produites par l’Onisep au niveau national et régional ;
le conseiller d’orientation-psychologue intervient dans la mise en œuvre du parcours de deux manières :

- dans l’ingénierie du parcours Avenir auprès du chef d’établissement et des équipes éducatives. Il apporte son expertise dans des domaines tels que le développement psychologique de l’adolescent et ses connaissances en analyse du travail. Il aide à la conception de véritables projets pluridisciplinaires à partir de thèmes transversaux ainsi qu’à la construction de parcours cohérents et progressifs dans le cadre du projet d’établissement ;

- dans le suivi du jeune dans son parcours, il aide les équipes éducatives à favoriser l’appropriation par les jeunes des connaissances et des compétences acquises tout au long du parcours ;

- Il travaille en équipe au sein de l’établissement ainsi qu’avec les familles.

le conseiller principal d’éducation (CPE), par sa connaissance particulière de l’élève, apporte son expertise tout au long du parcours. Il collabore avec les personnels enseignants, de documentation et d’orientation pour assurer le suivi individuel des élèves en relation avec les familles ;
le directeur adjoint de Segpa, sous l’autorité du chef d’établissement, assure le suivi et la coordination des actions mises en place pour les élèves bénéficiant de la Segpa, notamment l’organisation et la planification des stages en milieu professionnel, la liaison avec les autres établissements dispensant une formation et le suivi du devenir des élèves à l’issue de la Segpa ;
l’enseignant référent pour la scolarisation des élèves handicapés (ERSEH), en lien avec la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), apporte sa connaissance de l’élève ainsi que son expertise. En lien avec le médecin scolaire et le conseiller d’orientation-psychologue et éventuellement les inspecteurs des champs disciplinaires visés, il accompagne l’élève et sa famille dans la construction d’un projet professionnel ambitieux et adapté ;
une ou plusieurs personnes chargées d’être le ou les référents pour ce parcours, en fonction de la spécificité des établissements, pourront assurer une mission sur l’intégralité du parcours au collège et au lycée et contribuer à l’articulation du travail des équipes avec des partenaires extérieurs en fonction des besoins. Un binôme enseignant/Cop pourra être privilégié afin de permettre une prise en charge globale de l’élève dans son parcours ;
le directeur du centre d’information et d’orientation (DCIO) contribue également à la mise en place du parcours au titre de la mission d’observation du secteur (district ou bassin). Il s’assure de la cohérence des actions conduites en matière d’information, de conseil et d’accompagnement par sa connaissance du tissu local et contribue à établir l’interface entre les établissements et les partenaires locaux (professionnels, associatifs...). Avec le chef d’établissement animateur du bassin de formation, il participe à la mise en place d’une stratégie en réseau d’établissements pour permettre une meilleure mobilisation des ressources territoriales. Au sein de ces réseaux, notamment via les pôles de stage qui seront mis en œuvre dès la rentrée 2015, des rencontres rassembleront les personnes ressources pour la mise en œuvre du parcours Avenir dont le directeur de centre d’information et d’orientation, le chargé de mission de la relation école entreprise et les ingénieurs pour l’école. Il s’agit notamment de mieux connaître les possibilités de partenariats sur le territoire et les apports de chaque acteur dans la cohérence du parcours, en lien avec le SPRO.

L’ensemble des acteurs cités ci-dessus se réunit ponctuellement au sein d’une équipe pluriprofessionnelle, animée par le chef d’établissement. Celle-ci veille notamment à ce qu’une vigilance particulière soit apportée à la lutte contre les stéréotypes sociaux et sexués qui enferment garçons et filles dans des choix prédéterminés. Cette vigilance ne peut s’exercer qu’à condition que les acteurs soient régulièrement formés aux enjeux de l’égalité (cf. circulaire MENE1500237C du 20 janvier 2015) et que les données relatives aux parcours scolaires et aux choix d’orientation, encore très marqués par l’appartenance sociale et de sexe notamment, soient connues et que les enjeux de mixité des filières de formation et des métiers fassent partie intégrante de la formation de l’ensemble des acteurs concernés. Des actions sont développées à l’échelle de l’établissement pour promouvoir une mixité des filières et des métiers.

- Les parents et leurs associations représentatives sont des partenaires indispensables. Ils pourront s’appuyer sur les acquis du parcours (meilleure connaissance du monde économique, social et professionnel, ainsi que des voies de formations) pour jouer le rôle essentiel qui leur revient dans la question du choix d’orientation. Dans cette perspective, il convient d’encourager leur rôle de suivi et d’accompagnement de leurs enfants dans leurs projets, en lien étroit avec l’équipe pédagogique et éducative. Les parents, en tant qu’acteurs sociaux, participent à la réalisation du monde économique et ont toute leur place pour accompagner les jeunes vers une compréhension du monde social, économique et professionnel. Ce partenariat n’exclut pas de rassurer et de déjouer les phénomènes de représentations et de préjugés.

Une telle mobilisation de l’ensemble des acteurs implique une impulsion forte, un accompagnement pédagogique et une prise en compte dans l’organisation de l’établissement. Le partenariat avec les parents contribue à développer une démarche de coéducation.

5.2 La contribution des partenaires extérieurs

La mise en œuvre du parcours implique de développer des projets partagés et territoriaux avec les partenaires extérieurs.

Tout au long du parcours de l’élève, les interventions des partenaires des milieux économiques, sociaux et professionnels permettent de consolider les acquis de connaissances et de compétences par :

- des actions de découverte (visites d’entreprise, forums, conférences et débats) ;

- des interventions de sensibilisation ou de formation (interventions de chefs d’entreprise ou de professionnels dans les classes dans le cadre de projets pédagogiques) ;

- des actions d’immersion en milieu professionnel (classe en entreprise, stages) ;

- des projets accompagnés (mini-entreprises, reportages sur des métiers).

Afin de définir sa stratégie partenariale et de proposer un panel d’actions diversifiées à plusieurs étapes du parcours, l’établissement pourra s’appuyer, au sein de son bassin d’emplois et de formation, sur des actions fédératives impulsées au niveau académique (ex : conventions avec les organisations professionnelles, clubs des partenaires, comités locaux éducation économie, mouvements associatifs...). Il pourra également solliciter les appuis du conseil régional dont les compétences en matière de développement économique peuvent être mobilisées pour accroître les ressources mobilisables. Un dialogue régulier avec les professionnels (entreprises, administrations, associations) permet de faciliter l’accueil des élèves en stage tout au long de l’année en fonction des contraintes calendaires respectives et d’objectifs définis conjointement et suffisamment en amont des séquences d’observation. Cette coordination, qui pourra avantageusement se situer au niveau du pôle de stages, veille à élargir au maximum les univers de découverte pour les élèves : entreprises du secteur privé, du secteur public, organisations marchandes ou non marchandes telles qu’associations, collectivités territoriales, ou autres organisations. Cette coordination veille à la prise en compte de la diversification des parcours entre les filles et les garçons et à la mixité dans les filières de formation.

5.3 Mobilisation des ressources informatives et documentaires

Pour sa contribution à la mise en œuvre du parcours, l’Onisep met son expertise en matière d’ingénierie éducative pour l’orientation, au service de l’élaboration de supports adaptés afin d’accompagner les enseignants dans le déploiement de leurs activités contribuant à la construction de la compétence à s’orienter. La diffusion de ces productions est assurée dans les académies par le réseau de ses délégations régionales. Les services numériques personnalisés en ligne concernent tous les élèves et les parents, du collège à l’enseignement supérieur et voire après pour leur accès à l’emploi.

5.4 Accompagnement par les corps d’inspection

Pour l’impulsion comme pour la mise en œuvre, l’action des corps d’inspection constitue un appui pour le chef d’établissement. Elle vise en particulier à ancrer le parcours Avenir dans l’enseignement des disciplines. Elle contribue également à la réflexion collective sur sa mise en œuvre, tout au long du cursus de formation de l’élève, aussi bien au sein de chaque équipe disciplinaire que dans la perspective de la construction d’un projet interdisciplinaire. Cette dimension doit notamment être prise en compte lors de l’élaboration des plans académiques de formation. Enfin, la connaissance par les inspecteurs de la diversité des dispositifs proposés par les établissements leur permet de jouer un rôle de conseil susceptible d’éclairer la réflexion, notamment au sein du conseil pédagogique.

Pour enrichir le travail mené au sein de chaque établissement, le réseau peut constituer l’espace privilégié de réflexion et de mutualisation inter-établissements. Il peut, par exemple, proposer une action annuelle de formation commune aux professeurs principaux, conseillers principaux d’éducation et conseillers d’orientation-psychologues.


Documents joints

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