Tunisie : féroce bataille présidentielle

samedi 31 août 2019
par  SUD Éduc

La Tunisie parviendra-t-elle à ancrer la fragile démocratie installée à la suite du Printemps arabe de 2011 ? Huit ans après la chute du dictateur Ben Ali, le pays va se choisir un nouveau président (premier tour le 15 septembre), après la mort de Béji Caïd Essebsi le 25 juillet. Pas moins de 26 candidats sont en lice, dont le Premier ministre, Youssef Chahed, sérieusement concurrencé par des personnalités « antisystème ». Surtout par Nabil Karoui, qui appuie sa campagne sur sa chaîne de télé Nessma TV et l’association caritative Khalil Tounes. La compétition a pris un tour périlleux quand Karoui a été brusquement arrêté à un péage d’autoroute, le 23 août, dans une enquête pour « blanchiment d’argent » et « évasion fiscale ». Alors que le chef du gouvernement mène sa campagne sur le thème de la lutte contre la corruption, difficile de ne pas y voir un coup bas plutôt qu’une coïncidence. D’autant que Chahed avait précédemment tenté de court-circuiter son rival via une nouvelle loi électorale sur mesure. Pour autant, même sous les barreaux, le « Berlusconi tunisien » reste en lice, puisque sa candidature n’est pas invalidée.
Source (Politis)