La virilité, au cœur de la sensibilité (et du problème) fasciste

lundi 22 juin 2020
par  SUD Éduc

paru dans lundimatin#246, le 9 juin 2020

Alors que la question du racisme et de la police se trouve au centre du débat public, Mediapart et ARTE Radio révélaient le 4 juin dernier des enregistrements de policiers proférant des propos ouvertement racistes, antisémites, fascistes et on peut même dire, néo-nazis. Beaucoup de choses ont été dites quant à ce que cela dit de l’institution policière, d’autant plus que les agents en question n’ont toujours pas été inquiété, 6 mois après la découverte des faits et que dans leurs échanges, ils parlent ouvertement de leur volonté de se procurer des armes, l’un d’entre-eux annonçant même à ses amis avoir enfin pu se procurer un fusil d’assaut. On a vu des perquisisitions et des mises en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste pour moins que ça dans ce pays. Mais passons. Ce qui a été peu commenté néanmoins, c’est la place qu’occupe la virilité dans les discussions de ces policiers, alors même que cela semble être le nœud depuis lequel leur haine semble assez systématiquement se déployer. C’est ce point que cet article tente d’explorer.

Quand des hommes armés, bénéficiant d’un monopole de la violence légale, disent se préparer à une « guerre raciale » et civile sur fond d’ « effondrement » économique et écologique ; et quand ces hommes, qui se revendiquent du « fascisme », désignent expressément les « ennemis de la race blanche », au premier rang desquels les Noirs et les Arabes (mais aussi les Juifs, les Gens du voyage, les femmes, les homosexuelles, les gens de gauche), on comprend mieux la logique des meurtres et des agressions racistes perpétrées par la police, que des mouvement populaires dénoncent en ce moment même aux États-Unis et en France.