Un siècle d’inégalités de revenus : les super-riches regagnent le terrain perdu

samedi 6 octobre 2018
par  SUD Éduc

Un siècle d’inégalités de revenus : les super-riches regagnent le terrain perdu

Document Observatoire des inégalités

La part des revenus perçue par les 1 % les plus riches a nettement baissé depuis les années 1920 jusqu’aux Trente Glorieuses. Depuis 1975, ils ont rattrapé une bonne part de ce qu’ils avaient perdu.

Au début du siècle dernier, les 1 % les plus riches percevaient environ 20 % du revenu global avant impôt dans les pays occidentaux, selon les données World Wealth and Income Database [1]. C’est l’âge d’or des rentiers, de ceux qui ont récolté les fruits de la seconde révolution industrielle et qui vivent des revenus de leur patrimoine industriel, foncier et immobilier.

Inflation et guerres mondiales : la fin des rentiers ?

Dès les années 1920, la part des 1 % les plus riches s’effondre en Allemagne et en Suède. Les pertes dues à la Première Guerre mondiale, l’hyperinflation et la crise économique réduisent fortement la valeur des patrimoines et les revenus qui en découlent. En France, aux États-Unis, en Grande-Bretagne, la crise de 1929, suivie de la Seconde Guerre mondiale, ont le même effet.
Dans les pays riches, la période 1916-1950 est marquée par une très forte baisse de la part des revenus des plus riches rapportée à l’ensemble des revenus. En France, celle perçue par le centième le plus riche a été divisée par deux, passant de 22,8 % en 1916 à 10,3 % en 1950. L’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis ont connu une diminution comparable. Le mouvement a été encore plus radical en Suède (de 28,1 % en 1916 à 7,7 % en 1950). Cette forte réduction des inégalités n’est pas liée à un resserrement de la hiérarchie des salaires de l’ensemble de la population, mais bien aux chocs subis par les fortunes des plus riches. Ceux que l’on appelle les « rentiers », qui vivent des revenus du patrimoine, perdent du terrain.